Enseignement scientifique Terminale
Durée 1h – 10 points – Thème « Une histoire du vivant »
Le loup était autrefois le principal prédateur dans le célèbre parc national américain de Yellowstone, mais la population de loups a été éradiquée dans les années 1920. Tout l’écosystème a été modifié par cette disparition, en particulier la population de grands ongulés herbivores (élan, bison, cerf de Virginie, wapiti, antilope pronghorn, mouton d’Amérique et chèvre de montagne) dont l’expansion est devenue rapide. En 1995, 14 loups gris ont été réintroduits dans le parc de Yellowstone.
On cherche à comprendre les conséquences de cette réintroduction.
Partie 1- démographie des populations de loups et d’élans dans le parc de Yellowstone
Document 1 : variation du nombre d’individus de la population de loups (a) et d’élans (b) dans le parc de Yellowstone depuis leur introduction jusqu’en 2015
1-b. Variation du nombre d’individus de la population d’élans en hiver dans la partie Nord du parc entre 1960 et 2015
Les années sont indiquées par les deux derniers chiffres.
Clé de lecture :
• 60 – 61 : 1960 – 1061
• 00 – 01 : 2000 – 2001
Remarque : le comptage des élans n’a pas pu être effectué pendant certains hivers contrairement à celui des loups.
1. À partir de l’exploitation du document 1 mis en relation avec vos connaissances, répondre aux questions suivantes.
1.1. Entre une suite arithmétique et une suite géométrique, indiquer laquelle pourrait permettre de modéliser au mieux la variation globale du nombre d’individus de la population de loup durant les 8 premières années entre 1995 et 2003. (Aucun calcul n’est attendu)
Une suite est arithmétique s’il existe un nombre r tel que pour tout entier n, on a : u(n+1)=un+r
Une suite est géométrique s’il existe un nombre q tel que pour tout entier n, on a : u(n+1)=q×un
Globalement, entre 1995 et 2003, le nombre de loups augmente du même nombre d’individu chaque année
Une suite arithmétique pourrait permettre de modéliser au mieux la variation globale du nombre d’individus de la population de loup durant les 8 premières années entre 1995 et 2003.
1.2. Formuler une hypothèse permettant d’expliquer la variation du nombre d’individus de la population de loups depuis 2003.
La diminution de la diversité génétique est une hypothèse permettant d’expliquer la variation du nombre d’individus de la population de loups depuis 2003
Partie 2- Évolution génétique des populations de loups
Document 2 : étude génétique de la population de loups dans le parc de Yellowstone
La couleur du pelage des loups est liée à l’expression d’un gène qui existe sous deux formes : l’allèle K et l’allèle k. Les génotypes des loups ont été étudiés :
Génotype | (K//K) | (K//k) | (k//k) | Total |
Nombre de loups | 31 | 321 | 413 | 765 |
Couleur du pelage | Noir | Noir | Gris | |
Fréquence observée | 0,04 | 0,42 | 0,54 | 1 |
On peut calculer la fréquence p de l’allèle K dans la population et la fréquence q de l’allèle k (q=1-p).
2. Expliquer en quoi les données du document 2 permettent de dire que la population actuelle n’est pas issue uniquement des loups gris introduits en 1995.
Pour un génotype (K//K) : le pelage est noir
Pour un génotype (k//k) : le pelage est gris
Pour un génotype (K//k) : le pelage est noir
Ainsi, le gène K est dominant.
Les loups gris introduits en 1995 comportent uniquement un génotype (k//k) .
Or les loups actuels sont noirs ou gris.
Ainsi, les données du document 2 permettent de dire que la population actuelle n’est pas issue uniquement des loups gris introduits en 1995.
3. Calculer les fréquences (notées p et q) de chacun des allèles du gène responsable de la couleur dans la population actuelle.
Génotype | (K//K) | (K//k) | (k//k) | Total |
Nombre de loups | 31 | 321 | 413 | 765 |
Couleur du pelage | Noir | Noir | Gris | |
Fréquence observée | 0,04 | 0,42 | 0,54 | 1 |
p la fréquence de l’allèle K :
q la fréquence de l’allèle k :
On vérifie bien que
q=1-p
q=1-0,75
q=0,25
4. Indiquer sur votre copie la lettre correspondant à la proposition exacte :
Si la population de loups respecte le modèle de Hardy-Weinberg, à la génération suivante :
a La fréquence de l’allèle K sera plus élevée qu’actuellement.
b La fréquence de l’allèle k sera plus élevée qu’actuellement.
c La fréquence de chaque allèle restera constante.
d La fréquence des deux allèles n’est pas prévisible.
c La fréquence de chaque allèle restera constante.
5. En supposant que cette population respecte la loi de Hardy-Weinberg, calculer les fréquences génotypiques attendues à la génération suivante, en utilisant les données suivantes :
f(génotype K//K) = p2 ; f(génotype k//k) = q2; f(génotype K//k) = 2pq.
En supposant que cette population respecte la loi de Hardy-Weinberg, calculons les fréquences génotypiques attendues à la génération suivante :
f(génotype K//K) = p2
f(génotype K//K) = 0,252
f(génotype K//K) = 0,0625
f(génotype k//k) = q2
f(génotype k//k) = 0,752
f(génotype k//k) = 0,5625
f(génotype K//k) = 2pq
f(génotype K//k) = 2×0,25×0,75
f(génotype K//k) = 0,375
6. À partir du document 3, prouver que le modèle de Hardy-Weinberg n’est pas utilisable pour prévoir l’évolution de cette population de loups.
Document 3 : variation de la fréquence de l’allèle K (données issues du suivi des populations de loups entre 1996 et 2012)
Couleur | Gris | Noir | Noir |
Génotype | k//k | K//k | K//K |
Taux de survie annuel * (en %) | 75 | 77 | 47 |
Succès reproducteur moyen au cours de la vie ** (en nombre de descendants par individu) | 1,83 | 2,35 | 0,031 |
* Le taux de survie annuel est égal au pourcentage d’individus survivants au bout d’un an.
** Le succès reproducteur correspond à la capacité d’un individu à diffuser ses gènes dans la population. Il se mesure par le nombre de ses descendants qui se reproduisent à leur tour.
À partir du document 3, calculons le nombre de descendants à la génération suivante :
Couleur | Gris | Noir | Noir |
Génotype | k//k | K//k | K//K |
Taux de survie annuel * (en %) | 75 | 77 | 47 |
Succès reproducteur moyen au cours de la vie ** (en nombre de descendants par individu) | 1,83 | 2,35 | 0,031 |
Nombre de descendants = Taux de survie annuel X Succès reproducteur moyen au cours de la vie | 75×1,83=137 | 77×2,35=181 | 47×0,031=1,5 |
À partir du document 3, calculons les fréquences génotypiques réelles à la génération suivante :
Comparons les fréquences génotypiques attendues à la génération suivante issue de la loi de Hardy-Weinberg et les fréquences réelles :
Fréquences issue de la loi de Hardy-Weinberg | fréquences réelles | Concordance | |
génotype K//K | 0,0625 | 0,00469 | Non |
génotype k//k | 0,5625 | 0,429 | Non |
génotype K//k | 0,375 | 0,567 | Non |
Les fréquences génotypiques attendues à la génération suivante issue de la loi de Hardy-Weinberg et les fréquences réelles ne sont pas identiques. Ainsi, le modèle de Hardy-Weinberg n’est pas utilisable pour prévoir l’évolution de cette population de loups.